« Elle n’a pas encore trente ans, mais pas moins de six hommes se sont ruinés pour elle ; deux sont morts tragiquement et quatre ont abandonné femmes et enfants. » Telle est, en 1910, la description faite d’une comtesse russe accusée de meurtre. Le juge lui-même est dessaisi dans ce procès que Sarah Bernhardt se dépêcha d’aller voir. Aveugle dans l’enfance, élevée dans un manoir perdu et considérée comme folle, la Tarnowska – victime de la fin d’un monde ou femme fatale ? – refuse les tyrannies. Son procès, l’un des premiers à utiliser la science des psychiatres, défraya la chronique et fascina l’Europe.