Publié en 1943, Mrs Parkington inaugure avec éclat le cycle des derniers grands romans « américains » de Bromfield. Comme souvent chez lui, la mise en relief d’un personnage (ici Susie Parkington, quatre-vingt-quatre ans au début du livre) est l’occasion de sonder toute une société : famille, caste, milieu social. Non pour le plaisir de décrire un monde, mais plutôt pour partager avec son lecteur la jouissance amère de contempler ce qui est à ses yeux la grande activité humaine : l’art de ruiner ce que l’on a bâti. Bromfield épingle plutôt méchamment ces Américains. Ils en viennent néanmoins, par-delà leur vanité, à être parfois étrangement émouvants, marionnettes d’un théâtre où les puissants croient tirer les ficelles alors qu’ils sont eux-mêmes les jouets d’un destin qui les dépasse et se moque d’eux.