En Provence, dans les années 1930, des travailleurs venus des quatre coins du monde s’exténuent dans les mines d’argent et de plomb. Ils sont allemands fuyant le Führer, russes en délicatesse avec Staline, espagnols, italiens, mais aussi arméniens, turcs, polonais, lithuaniens, arabes. Le quartier de baraquements où on les parque est vite baptisé « l’Île de Java ». La vie n’y est pas rose mais on ne s’ennuie pas. L'alcool encourage les élans philosophiques, les putains ont le cœur généreux et les rires défient le tragique.
La langue truculente et inventive des Javanais enthousiasma Trotski et fit comparer son auteur qui n'écrivait le français que depuis dix ans à peine à Villon, à Rabelais, à Céline...