De Klaus Mann, on connaît surtout le roman Méphisto et l’autobiographie Le Tournant, qui finirent par éclipser son incessante activité politique. Pourtant, le jeune homme aux allures de dandy fut l'un des plus farouches opposants à Hitler. De 1925 à 1948, en Allemagne puis en exil, il multiplia articles, essais, conférences et discours. Celui qui très tôt eut le sentiment d'appartenir à une génération sacrifiée, née et élevée sur des ruines, fut l'un des premiers intellectuels à dénoncer le totalitarisme nazi.
Ces soixante-sept textes se révèlent d'une vigueur et d'une clairvoyance remarquables. Universels, les écrits de Klaus Mann résonnent aujourd'hui aussi fort qu'hier – le combat engagé contre la barbarie étant, hélas, loin d'être terminé.