Traduit de l'ancien français et préfacé par Gaston Paris
Aquarelles de Manuel Orazi réalisées en 1898
Huon, né à Bordeaux, serait-il un maudit ?...
Victime d'insultes proférées contre lui à la cour, il tue sans connaître son identité le fils chéri de l'empereur Charlemagne à qui il venait de prêter serment d'allégeance. Condamné à l'exil, il traverse la Méditerranée et se retrouve en Égypte où il lui arrivera diverses péripéties. De retour au royaume de France, il est trahi par son frère Gérard dont il avait pourtant sauvé la vie.
Cependant ce sont les yeux d'Esclarmonde qui apporteront un peu de douceur à son existence bien éprouvante. Esclarmonde, amie rencontrée au cours de périlleuses aventures où les automates tueurs ne s'effacent que devant des géants monstrueux ; le charme et la beauté de la jeune femme sont liés aux sortilèges d'Auberon, petit roi de féerie, dont l'exigeante affection protège le chevalier sur sa route…
En lisant cette œuvre, on se remémore Shakespeare qui mettra en scène quelques trois siècles plus tard le personnage d'Auberon dans Le Songe d'une nuit d'été.
Composée entre 1260 et 1268 en ancien français, cette chanson de geste brille d'un éclat singulier parmi les écrits médiévaux. En effet, par le biais du personnage d'Auberon, le merveilleux, d'aucuns diront le fantastique, y tient une large place. On considère ce roman comme étant l'un des textes narratifs les plus aboutis du Moyen Âge.