Quelques mois dans la vie d'un adolescent qui accède à l'âge adulte comme on se jette dans le vide. Sans comprendre pourquoi ce monde est si peu fait pour ceux qui sont censés l'habiter. Un monde où l'homme serait à la fois prisonnier et interdit de séjour. Le pire est qu'il se sent obscurément coupable de cette interdiction qui pèse sur lui et qui le poussera un jour à tuer, pour rien. Si ce n'est pour se sentir enfin coupable de quelque chose de tangible, accéder au seul statut qu'on ne puisse dénier à l'homme : celui d'accusé. Publié dix ans avant La Nausée de Sartre, quinze ans avant L'Etranger de Camus, ce livre d'une noirceur sans mélange, écrit dans la langue la plus nue, la plus nécessaire, apparaît avec le recul - et après un long oubli - comme le premier en date des grands romans " existentiels " du XXe siècle.