Julien Blanc
Né à Paris en 1908, Julien Blanc eut une enfance difficile. Orphelin, révolté, ballotté dinstitutions en maisons de correction, il grandit en apprenant linjustice, la violence et le vol. Avec lespoir denfin trouver un sens à sa vie, il sengage dans larmée où son tempérament de réfractaire lenverra bientôt en bataillon disciplinaire en Afrique doù il reviendra avec une haine farouche pour toute forme dautorité et une profonde pitié pour les petits et les malchanceux. Rendu à la vie civile, Julien Blanc tente désespérément doublier ces années terribles et na quune obsession : faire des études et se mettre à écrire. Il sengage dans la guerre civile espagnole comme infirmier auprès des républicains et, malgré la mort de sa femme enceinte lors du siège de Madrid, garde sa foi dans lhumanité, sa volonté décrire et de partager ce quil a vécu. Ses premiers romans (Toxique, LAdmission, Mort-né) paraissent dès 1939 sans être vraiment remarqués. Sur les conseils de Jean Paulhan (« Vous avez tort de vous obstiner à écrire des uvres dimagination. Crachez dabord votre vie, vous reviendrez au roman plus tard. »), il sattelle à la rédaction de ses souvenirs, dont les trois volets formeront son uvre la plus importante. Commencent alors des années de travail acharné. Cet autodidacte sefforce dêtre à la hauteur des exigences de Paulhan : il recommencera huit fois Confusion des peines qui paraît finalement en 1943. Mais malgré un succès destime et le prix Sainte-Beuve reçu en 1947 pour Joyeux, fais ton fourbi..., ce nest pas la consécration que Julien Blanc espérait. La reconnaissance, pas plus que largent, nest au rendez-vous. Il vit grâce à quelques travaux alimentaires il fut nègre pour Léon-Paul Fargue, signa quelques traductions et piges dans la presse et au soutien de ses amis. Malade, usé par une vie rude, il séteint en 1951, à lâge de 43 ans.